Pour ce spectacle, nous nous inspirons du cabaret berlinois des années 30, et en particulier de “l’Eldorado”. Des années 20 jusqu’au début des années 30, l’Eldorado est un cabaret berlinois, petit espace de liberté d’une communauté cachée mais dynamique, où les spectacles burlesques s’enchaînent devant un public composite et admiratif. Mais si le monde paraît plus ouvert entre les murs de l’établissement, dehors, le paysage totalitaire de l’Allemagne nazie s’impose, et, doucement, l’émancipation tant espérée laisse place à la peur.

À cette époque, face à un monde incertain et hostile pour quiconque est différent, le cabaret est à la fois un refuge et un exutoire, le lieu de toutes les expérimentations. C’est cette liberté que nous recherchons, tant dans le propos que dans les expérimentations scéniques qui mêlent les arts et les styles.

L'esthétique des années folles ne constitue pas pour nous un cadre historique rigide, mais plutôt une source d'inspiration. C'est un passé fantasmé qui imprègne l'imaginaire commun du cabaret, tel que présenté dans "L'Ange bleu" de Josef von Sternberg, "Cabaret" de Bob Fosse, ou encore dans les pages de Christopher Isherwood dans “Adieu à Berlin”.

Dans le spectacle se succèdent scènes de théâtre, numéros de cirque ou de danse, chant, sur une bande son mêlant musique d’époque et réinterprétations contemporaines. La bande son tient une place importante dans le spectacle, comme un personnage à part entière impulsant son rythme au spectacle.

L’énergie des années folles face à la menace des extrêmes trouve un écho dans notre monde contemporain confronté lui-même à un avenir incertain, un avenir dans lequel les libertés acquises peuvent être remises en question.

Hôtel cabaret

création en cours

Synopsis

« Hôtel cabaret » se déroule dans un hall d'hôtel des années 30. Sur la scène, un comptoir, un tableau où sont accrochées les clefs des chambres. Un lobby boy en livrée attend les clients. Au fond des portes d'ascenseur mènent vers les étages et ouvrent l’imaginaire et la narration.

Dans ce lieu de passage se croisent une multitude de personnages donnant lieu à des rencontres, des numéros et des performances multiples, théâtre, cirque, danse et cabaret. Ces numéros ne sont pas une simple juxtaposition mais sont tissés les uns aux autres dans la trame narrative globale, mêlant ainsi théâtre et cabaret.

Arrive le grand jour, celui où la comtesse, un personnage riche et extravagant, organise son grand grand bal annuel. Elle exige la plus grande discrétion de la part de tout le monde. Les invités sont triés sur le volet. Ce bal est bien mystérieux, personne ne sait réellement ce qu’il s’y passe, ce qui alimente tous les fantasmes. Alors qu’à l’extérieur plane la menace d’un nouvel ordre politique dangereux, cette soirée constitue un espace de liberté et d’expression précieux.

Intentions de mise en scène

C’est là, dans les loges et sur la scène d’un cabaret qu’est née l’idée de ce spectacle. Elle est née d’une envie d’aller plus loin dans la collaboration avec d’autres artistes avec lesquels nous partageons un langage commun : celui du numéro vif et bien ficelé, celui du burlesque, des ruptures de rythme, de l’humour, de l’impertinence voire de la transgression.

Nous avons voulu créer un spectacle où les numéros s’enchaîneraient tout en racontant une histoire, où le théâtre, le cirque et le cabaret se mêleraient intimement au sein d’une unité globale.

On retrouvera donc dans ce spectacle l’extravagance et le rapport direct au public typiques du cabaret, des incontournables comme le quick-change, la danse, le chant, les acrobaties, le burlesque et les tableaux d’ensemble, mais surtout ce que nous amenons du théâtre : un rapport au texte qui nous tient à coeur, une volonté de dire, de partager des mots et une attention particulière portée à la dramaturgie.

Avec : Marius Prouteau, Miel Pagès, Danae Réal, Marion Demoussis, Jérémy Guérard
Écriture et mise en scène : Jérémy Guérard

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Le ventre de la danse