La femme parfaite
C'est l'histoire d'une fille et de sa mère, et de la mère de sa mère. La fille, au chevet de sa mère qui va mourir, comme sa mère avant elle, tente de dénouer les fils invisibles qui unissent ces trois femmes. Transmission, conditionnement familial, héritages inconscients, pourquoi ont-elles autant de mal à se dépêtrer dans leurs vies ? La fille est-elle condamnée à rejouer le même scénario ? Quitte à voir ressurgir les fantômes, elle va réveiller un passé tissé de frustrations et de désirs d’émancipation. Chez la psy, ou en faisant des origamis, elle comprendra que les destins de ces trois femmes s’entrecroisent et ne tracent qu’un seul portrait. Cette histoire, c’est une histoire d’amour et de libération..
Comment j’ai mis en scène la pièce
Pourquoi j’ai travaillé sur cette pièce
A la demande d’Hélène, j’ai rapidement accepté de travailler sur ce projet car le thème me touche : celui de la transmission, des conditionnements inconscients et des forces qui nous animent et nous traversent, telles que les pulsions de vie et de mort. La mort, dramatique ici car celle de la mère, constitue souvent le point culminant où ce qui était figé, corseté, immobile, peut se libérer.
En s’ouvrant sur une scène de soins palliatifs, la pièce nous propulse d’emblée dans le nœud de l’histoire. Ce qui était lié depuis longtemps peut se défaire et le cours des choses peut se modifier. En exposant le très particulier - une histoire toute personnelle - le texte touche cependant à l’universel. Dans ma conception, le théâtre explore notre humanité en s’adressant à tout notre être, et permet de se questionner. C’est ce que nous explorons ici en abordant ces thèmes qui nous touchent tous.tes : la mort, le lien à l’autre, les prisons familiales et in fine, la liberté d’être soi. Ou plutôt, comment gagner cette liberté.
Mise en scène, en voix et en corps
Le travail sur cette mise en scène a commencé par une demande simple d’Hélène : l’aider à y voir plus clair dans son projet d’écriture. De fil en aiguille, d’abord à la table puis au plateau, nous avons tricoté ensemble cette pièce. S’en est suivi un long parcours de recherche qui a duré deux ans, ponctué de résidences et d’échanges à distance.
Mon travail a consisté à aider Hélène à mettre en espace et en jeu ses intentions, à l’aider à sortir ce qu’elle avait au fond d’elle, ce qu’elle voulait dire et partager avec ce spectacle intime. Au fur et à mesure de nos explorations, nous avons opté pour une mise en scène dépouillée qui met en valeur le jeu d’actrice et permet au récit de se déployer sans contrainte.
La forme du spectacle est donc sobre : une femme est seule sur scène, trois chaises transformant tour à tour le plateau en salle d’attente, cabinet de psychanalyste, chambre d’un service de soins palliatifs. Trois chaises qui symbolisent aussi les trois personnages, leur présence et leur absence. Les fantômes ne sont jamais loin. Le registre de jeu très réaliste du début alterne avec des moments plus poétiques et fantastiques : l’invisible prend forme sur le plateau, le passé se réveille et vient habiter la scène en sa matérialisant dans le corps de l’actrice.
Crédits
Ecriture, jeu : Hélène Marquer
Mise en scène : Jérémy Guérard
Graphisme et conception de l’affiche : Elena Del Vento
Une pièce produite par la Cie TAKE CARE
Avec le soutien de la Cie l’oiseau dans la bouche, La Navette ACCR et l’Espace Enchanté