Je n’ai plus besoin de miroirs
Quelle est cette créature seule sur scène ? Est-ce un homme, une femme, les deux ? Cet être mû par des désirs puissants et contradictoires partage avec le public ses fragments de vie, ses doutes et les forces profondes qui l’agitent : pulsions de vie et de mort, sexe, mélancolie et joie indicibles. Prisonnière de son corps, elle voudrait rêver le rêve insoluble, s’échapper dans la nuit ou devenir arbre pour enfin trouver sa place dans le monde. La folie n’est jamais très loin, mais tout est question de point de vue. Dans sa puissance dionysiaque, dansant en équilibre sur la brèche, elle bouscule les codes de la bienséance et dit tout haut ce qui souvent est tu.
Cette création en cours, au texte poétique, inspirée du burlesque et des cabarets berlinois des années folles, interroge notre rapport au genre, à la sexualité et à la fragilité. Elle s’inscrit dans une esthétique délibérément queer, mêlant éléments masculins et féminins. Une grande place est laissée au corps, à la fois caché et dévoilé, comme siège d’une identité plurielle, masculine, féminine ou androgyne.
Le texte tient une place importante dans ce spectacle comme véhicule poétique d'idées et d'émotions, car le théâtre est pour moi une façon de s'adresser à la totalité de l'être : tête, coeur et corps. Je cherche cependant à croiser et se faire rencontrer des univers différents. Je suis nourri du monde du cabaret, des freaks shows et le spectacle en est imprégné, mêlant texte, musique pop actuelle, ou encore éléments burlesques comme l'effeuillage.